Ballade nocturne
• Xingjian Gao [auteurs]
Format : 12 • 48 pages • ISBN : 978-2-911991-58-5 • 8 €
Publié avec l'aide de la CTC
Traduction de Ghjiseppu Turchini
(…) C’est une succession de poèmes, présentée sous forme d’un monologue dit par une femme. Depuis l’Antiquité, en Orient comme en Occident, ce sont toujours les hommes qui expriment une pensée philosophique sur le monde. Il y a des femmes artistes, mais des femmes « penseurs », c’est beaucoup plus rare. Le monologue de Ballade nocturne est porteur d’une vision féminine sur le monde. Pas féministe, pas politique ni sociale, pas militante de l’égalité homme-femme, mais une pensée philosophique féminine qui fait écho à la pensée masculine et présente une autre vision de notre univers.
Gao Xingjian, né le 4 janvier 1940 à Ganzhou en Chine, est un écrivain, dramaturge, metteur en scène et peintre français d’origine chinoise qui a obtenu le Prix Nobel de littérature en 2000. Lors de la Révolution culturelle, Gao Xingjian est envoyé durant six ans en camp de rééducation à la campagne. Il n’est autorisé à partir à l’étranger qu’après la mort de Mao, en 1979. Il se rend alors en France et en Italie. Entre 1980 et 1987, il publie des nouvelles, des essais et des pièces de théâtre mais son avant-gardisme et sa liberté de pensée lui attirent les foudres du Parti communiste chinois. Le caractère subversif de ses œuvres le confronte inéluctablement à la censure. En 1985, L’Homme sauvage fait l’objet d’une grande polémique et suscite l’intérêt de l’opinion internationale. En 1986, L’Autre Rive est interdit de représentation. Pour éviter les représailles, il entreprend un périple de près d’un an dans la province du Sichuan et descend le cours du Yang Tsé Kiang jusqu’à la mer. En 1987, il est contraint à l’exil et est depuis déclaré persona non grata sur le territoire chinois. Il vit en France depuis 1988, où il a obtenu l’asile politique. En 1997 il obtient la nationalité française. Il est Chevalier des Arts et des Lettres en 1992. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 2000 pour « une œuvre de portée universelle, marquée d’une amère prise de conscience et d’une ingéniosité langagière, qui a ouvert des voies nouvelles à l’art du roman et du théâtre chinois ». Son roman le plus célèbre est La Montagne de l’Âme, odyssée dans la campagne du sud-ouest chinois mettant en scène un tissu d’histoires avec plusieurs personnages qui sont en fait les miroirs l’un de l’autre et les différentes facettes d’un même moi. Il est l’auteur de nouvelles et de poèmes et aussi d’un opéra : La Neige en août. Antinaturaliste, son théâtre se construit sur le principe de distanciation brechtienne et trouve autant son mode d’expression dans l’avant-garde occidentale que dans la représentation chinoise ancestrale. Avant-gardiste, Gao Xingjian est sans doute l’un des auteurs les plus éclectiques et féconds de notre temps. Traducteur de Prévert, Beckett ou Ionesco pour les lecteurs chinois, il est aussi peintre (catalogue chez Flammarion, rétrospective au Palais des Papes, 2001).