Fresques de Corse et de Méditerranée occidentale
• Michel-Édouard Nigaglioni et al. [auteurs]
Format : 24 x 32 • 352 pages • ISBN : 978-2-37672-021-8 • 28.5 €
en co-édition avec le Service patrimoine de la Collectivité de Corse.
Le colloque international organisé par la Collectivité de Corse, en novembre 2018, a métamorphosé le regard que l’on portait sur les fresques des églises médiévales de la Corse.
L’événement a révélé des informations inédites et a présenté certains décors dans leur éclat retrouvé, après de patientes restaurations. Les intervenants qui se sont succédé à la tribune, originaires de l’île ou provenant des diverses régions d’Espagne, de France continentale, de Suisse et d’Italie, ont permis de situer les peintures corses dans la complexité de leur contexte historique et géographique.
On sait à présent qu’il faut abandonner l’idée communément admise que les programmes décoratifs corses étaient vraisemblablement un reflet servile de l’esthétique des fresques d’Italie continentale. On s’attendait à retrouver en Ligurie et en Toscane, le même type de décors que dans l’île. Dans la réalité des faits, il apparaît qu’en Corse, les peintres et les commanditaires font perdurer des compositions héritées directement de l’Antiquité tardive. Les modèles ont été inlassablement repris, de génération en génération.
Cette situation de « région fossile » (résistant à l’intrusion de toute modernité), se retrouve dans les hautes vallées de la Suisse. On constate donc que les Alpes, comme la mer Méditerranée, créent des barrières naturelles propices à la résistance aux changements de modes.
On s’attendait également à rencontrer quelques échos hispaniques dans l’île. La situation des différents états de la péninsule ibérique s’avère cependant bien différente. Au xve siècle, à l’époque où fleurissent la plupart des fresques corses qui sont parvenues jusqu’à nous, l’art de la peinture murale est en train de disparaître en Espagne car on accorde de plus en plus d’importance aux retables de bois sculpté, dorés et peints. L’hypertrophie exponentielle des retables de cette époque porte déjà en elle les germes du style baroque espagnol.
Michel-Édouard Nigaglioni
Contributions de : Antoine Franzini, Jean-Charles Ciavatti, Camille Simone Faggianelli, Madeleine Allegrini, Romuald Casier & Laure van Ysendyck, Francisco Javier Herrera García, Santiago Manzarbeitia Valle, Rafael Cornudella, Virginie Czerniak, Julie Tugas, Marianne Cailloux, Océane Acquier, Monique Traeber Fontana & Oskar Emmenegger, Marco Albertario, Matteo Capurro, Piero Donati, Antonella Gioli, Luisa Nieddu, Giannino Tiziani, Michel-Édouard Nigaglioni et Pierluigi Leone de Castris.