Bartolomeo in cristu
• Stefanu Cesari [auteurs]
Format : 12 x 17 • 128 pages • ISBN : 978-2-37672-010-2 • 16.5 €
• PRIX DU LIVRE CORSE 2019.
• PRIX DE LA COLLECTIVITÉ DE CORSE 2019.
• PRIX DU POÈME EN PROSE LOUIS GUILLAUME 2019.
• PRIX MUSANOSTRA 2019.
« Ouvrir le recueil de Stefanu Cesari est d’emblée un plaisir tant le soin accordé à l’objet livre est parfait. (…) Ainsi, dans ce recueil se rompent perte et finitude, le poète semble acquiescer à un don jailli d’un mystère, celui de la représentation d’une réconciliation tangible entre soi et l’autre, entre la terre et le ciel, l’amont et l’aval de chacun de nos gestes et paroles. Outre la paix profonde régnant dans ce recueil, le lecteur reçoit par la grâce de l’écriture et ses fulgurances poétiques, jusqu’aux poussières rouges de la fresque où fonder son existence et ériger un sens à sa vie. »
Marie-Christine Masset, revue Phœnix
« Au-delà du talent certain de Cesari, de la puissance d’évocation – pastorale, spectrale, olfactive – de son écriture, au-delà même du travail admirable de l’éditeur, ce livre mérite d’être récompensé pour la leçon culturelle qu’il nous fait, une leçon balayant les enfermements intellectuels, les cloisonnements socio-linguistiques, qui produisent in fine la disparition progressive d’un patrimoine qui est le nôtre puisqu’il est culture, puisqu’il est l’imaginaire et la réalité – des maquis, de l’isolement, de la solitude, de l’enfermement – puisqu’il est finalement une partie d’humanité. » [http://zone-critique.com/2019/02/04/bartolomeo-in-cristu-du-dante-dans-les-chapelles-oubliees-de-corse/]
Marc-Antoine Faure, Zone Critique
« La force de ce texte est de nous présenter avec un très grande économie de moyen stylistiques et lexicaux, à travers une lecture scrupuleuse de la fresque, et une « reconstitution » à la fois de sa création et de la vie de Bartolomeo, ce parcours emblématique du martyr, superposé à celui du peintre, dans une révélation qu’on imagine, au cœur du silence de cette chapelle, amenant l’auteur à apporter ses mots à ce qui n’a pas de langue – ses mots et ses souvenirs/sensations de l’enfance, dans un parcours « à rebours » – et une méditation sur la vie, le devenir des êtres et des souvenirs, la violence, la cruauté d’un monde où l’on torture , on abat et dépèce pour la vie ou la fête… »
« La rencontre a lieu dans un échange sans fureur ni éclat, dans l’économie et le presque dénuement, à souffle retenu. Le poète interroge les couleurs qui surgissent de l’ombre, le rouge sur le blanc, le noir de la peau et celui de ce trait qui contient l’œuvre entière, corps circonscrit dans ses limites. C’est là que le saint s’abandonne, livre une part de lui-même. […]
Avant de clore la lecture d'un ouvrage aux pistes indénombrables et à la langue infiniment belle, il me faut aborder une autre particularité. D’une page l’autre court, en bas de page, à l’envers des poèmes, un autre texte. En contrepoint. Ces phrases sont incluses dans un à-plat dont la couleur « terre d’ombre brûlée » tranche avec la couleur ivoire de la page. Une ligne continue d’horizon, « fil ténu de la route », cloisonne les phrases. « Remonter le cours du récit » et de la fin signer le commencement, c’est « pénétrer dans le labyrinthe », confie le poète. Poème ouroboros. Poème intemporel. Que l’on peut lire dans un sens puis dans un autre, à l’affût des voix qui se parlent et qui conversent. Inverser le regard, lire dans les deux sens, la fin du poème rejoignant le début du texte en prose, lequel tourne le dos à l’image de Bartolomeo. Et pourtant, c’est bien à un mystérieux rendez-vous avec une image que convie cette lecture. Et, au-delà, à une rencontre avec l’autre « visage ». Celui peut-être du poète. Qui entretient avec le visage de Bartolomeo, « ciel et sang », un dialogue intérieur d’une intense richesse. Une prière, « une rêverie longue des siècles », célébration méditative sur des fragments de lumière chaude exhumés de la chaux. « Appels et répons » pour une parole « sans fin ». »
Angèle Paoli, Terre de femmes
« Bartolomeo in cristu de Stefanu Cesari n’est pas un livre ordinaire que l’on range dans sa bibliothèque après la lecture. C’est un objet que l’on veut garder près de soi, comme un recueil de prières et l’esthétique de ce livre, minutieusement conçu par les Éditions Éoliennes, se prête à la comparaison : 59 poèmes en corse avec leur traduction que l’on pourrait faire glisser sans fin entre les doigts comme les perles d’un rosaire et un 60e qui longe à l’envers le bord inférieur des pages, nous incitant à relire, relier, poursuivre… »
Carine Adolfini, Isularama
« Est-ce toi ? ce corps en retard et pénétrant, la voix sans prières pour trancher, qui s’avance à dessiner quelque part entre tous un signe lisible et qui demeure, dans toute sa fraîcheur, un visage ressemblant. »
Ce livre naît de la contemplation d’une fresque, dans une chapelle reculée de Corse. La silhouette d’un homme s’en détache, entièrement peinte de la couleur de son sang. C’est là le début d’un voyage, en une terre ancienne, où l’on marche longtemps après ceux qui y ont vécu et se sont perdus, à la recherche d’une couleur ou d’un visage, sur les traces d’une enfance, à la poursuite d’un souvenir ou d’une illumination. Le dépouillement et la nudité du corps, comme rendu à son origine, inaccessible, la langue corse les dira ainsi : in cristu.