Et déjà l'objet n'est plus là

• Martine Bedin [auteurs]

Et déjà l'objet n'est plus là

Format : 21 x 28 • 168 pages • ISBN : 978-2-911991-77-6 • 49 €

Itinéraire 1979-2013.

En diffusion.

Qu'est-ce qu'un meuble aujourd'hui ? Fallait-il se lier avec l'industrie ? Ce sont quelques-unes des questions que pose Martine Bedin à travers cette promenade dans l'histoire de ses créations et du groupe Memphis. 134 dessins y sont reproduits.

L'auteure :

Martine Bedin est architecte, née à Bordeaux en 1957. C’est à l’école d’architecture de Florence, en 1978 qu’elle rencontre Adolfo Natalini et se joint en disciple au mouvement du Design Radical. En 1979, invitée à la Triennale de Milan, elle construit « La Casa Decorata ». La rencontre avec Ettore Sottsass est inévitable, et c’est avec lui et ses amis qu’en 1981, elle fonde le mouvement d’avant-garde Memphis qui va révolutionner le monde du design. Dès 1982, Martine Bedin ouvre un atelier à Milan, on la nomme « The Homeless Teacher » car elle enseigne et donne des conférences dans de nombreux pays. Son travail de designer est récompensé par de nombreux prix. L’été 1991 marque son retour en France, à Bordeaux, mais aussi son désengagement de l’industrie. Ses créations seront dès-lors des pièces uniques. En Octobre 1995, elle expose dans la grande nef du CAPC à Bordeaux, une œuvre exclusive monumentale, « Les quatre maisons ». Depuis, ses pièces rentrent dans les collections permanentes de nombreux musées. En 2002, elle s’installe à Rome et travaille principalement comme créatrice d’objets uniques. En 2013, Martine Bedin installe pour la première fois son atelier à Paris, produit et expose ses pièces et ses dessins dans de nombreuses galeries, musées et Fondations.

Extrait :

« En 1977, je quittais pour la première fois Bordeaux pour l’Italie, puis les déménagements se sont succédé, les cartons se refermant à chaque fois sur de nombreux carnets de croquis noirs. Aujourd’hui, ces cartons se sont alourdis de dizaines de nouveaux cahiers. Sur les pages d’un jaune pâle : des dessins d’objets, de meubles ou de maisons improbables. C’étaient mes paysages à moi, mes natures mortes à moi. La même obsession toujours : peut-on imaginer un monde neuf en dessinant une autre chaise, une autre table, une autre lampe, un autre vase ? Guère plus. Le temps est passé, la question de la réalité de l’objet n’a jamais été plus profonde. Mon crayon s’allège, mes aquarelles se diluent, comme si d’avoir cherché si longtemps, le papier n’en prenait que plus d’importance. Le dessin lui fait une révérence, il s’efface. Le monde n’a pas trouvé son nouveau souffle, nous n’avons pas su lui dessiner son destin. J’ai choisi cent trente-quatre dessins afin de raconter cette histoire, chaque page portant en elle le moment même de son existence, les ratures, les fautes, les petites espérances. »